Ituri : L’Armée Renforce Ses Actions Contre le Recrutement des Jeunes par le M23

Face à l’intensification du recrutement de jeunes par le groupe rebelle M23 dans la province de l’Ituri, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) mettent en œuvre des stratégies robustes pour contrer cette menace. Ce phénomène, facilité par l’implication de la milice Zaïre, suscite des préoccupations croissantes quant à la sécurité et à la stabilité de cette région de l’Est du pays.

Selon le lieutenant Jules NGONGO TSHIKUDI, porte-parole des FARDC en Ituri, le M23 bénéficie du soutien logistique et stratégique de la milice Zaïre, qui joue un rôle d’intermédiaire dans le processus de recrutement. « Il y a un mouvement de recrutement qui est facilité par un groupe armé, la milice Zaïre. C’est par là que plusieurs jeunes sont recrutés », a-t-il déclaré.

Les cibles de ce recrutement sont particulièrement préoccupantes : des jeunes en quête de perspectives, des déplacés vulnérables, et parfois des mineurs, attirés ou contraints par des promesses fallacieuses. Ce processus intensifie la crise humanitaire déjà alarmante dans cette région en proie à des conflits chroniques.

Pour contrer cette dynamique, l’armée congolaise déploie une double approche. D’un côté, des opérations militaires ciblées visent à neutraliser les points de passage et les réseaux de recrutement. De l’autre, une campagne de sensibilisation est menée auprès des communautés locales pour informer les populations des dangers de cette manipulation et les dissuader de céder aux pressions rebelles.

« Nous multiplions des mesures pour empêcher ce mouvement de recrutement », a précisé le lieutenant Ngongo, avant d’ajouter : « Nous utilisons des approches armées et non armées pour intensifier la sensibilisation au sein de la population ».

Les actions conjointes des FARDC et des services de sécurité régionaux ont déjà permis de déjouer plusieurs tentatives de recrutement. À la frontière entre l’Ouganda et le Rwanda, 18 individus recrutés pour intégrer un centre de formation du M23 à Rutshuru ont été interceptés par les autorités ougandaises. Ces personnes, rapatriées en RDC, ont été présentées à la presse le mercredi 27 novembre à Bunia, chef-lieu de l’Ituri.

Dans ce contexte, les FARDC appellent à une collaboration active entre les autorités locales, les organisations humanitaires, et les populations. La sensibilisation reste un outil clé pour déconstruire les récits manipulatoires utilisés par les rebelles. De plus, une coordination accrue avec les pays voisins est essentielle pour empêcher la transnationalisation de ces réseaux criminels.

Cette lutte contre le recrutement forcé s’inscrit dans une stratégie globale visant à restaurer la paix et la stabilité en Ituri, tout en protégeant les droits fondamentaux des jeunes souvent pris au piège des conflits armés.

LA REDACTION