Kinshasa : Vers une identification digitale des Wewa (motos-taximen) pour une mobilité plus sécurisée et régulée

La capitale congolaise s’apprête à franchir un nouveau cap dans la régulation du secteur des motos-taxis, communément appelés “Wewa”. Sous l’impulsion du ministre provincial des Transports de Kinshasa, un projet ambitieux visant l’identification digitale des motos-taximen est en voie de concrétisation. L’initiative repose sur l’attribution de codes QR personnalisés à chaque conducteur, permettant ainsi de tracer efficacement leurs activités et de renforcer la sécurité routière.

Afin d’assurer une coordination harmonieuse de ce projet novateur, le ministre provincial des Transports a réuni les 24 bourgmestres de la ville ainsi que les représentants des principales associations des motos-taximen. Cette réunion a permis de dresser un état des lieux des initiatives précédentes, en identifiant les points de blocage et en redéfinissant les responsabilités des différentes parties prenantes. Ce dialogue constructif vise à lever les obstacles à la mise en œuvre d’un projet qui, bien que lancé avant l’arrivée de Bob AMISSO à la tête du ministère, n’avait pas encore trouvé son plein essor.

L’identification digitale des Wewa est envisagée comme une réponse pragmatique aux nombreux défis que pose le secteur des motos-taxis à Kinshasa. En effet, l’absence de régulation stricte et l’anonymat des conducteurs compliquent la gestion du secteur, rendant difficile l’application des règles de sécurité et l’identification des chauffeurs en cas d’incident. Les QR codes personnalisés offriront une solution technologique moderne, permettant non seulement de tracer les mouvements des conducteurs, mais aussi de collecter des données essentielles pour une meilleure planification urbaine.

La démarche s’inscrit également dans une volonté plus large de moderniser le secteur des transports urbains, en y introduisant des outils numériques capables d’améliorer l’expérience des usagers tout en facilitant le travail des autorités locales. Ce projet, s’il est mené à terme, pourrait servir de modèle pour d’autres grandes villes du pays, confrontées aux mêmes défis de mobilité urbaine et de sécurité routière.

Cependant, le succès de cette initiative dépendra fortement de la collaboration entre les autorités municipales et les associations de motos-taximen, ces dernières jouant un rôle crucial dans l’adhésion des conducteurs au projet. Il sera également nécessaire de sensibiliser les conducteurs aux bénéfices de cette digitalisation, tant sur le plan de la sécurité que sur celui de la régularisation de leurs activités, souvent perçues comme informelles et précaires.

En somme, l’identification digitale des Wewa apparaît comme une solution innovante et adaptée aux réalités de Kinshasa, où la régulation des motos-taxis reste un défi majeur pour les autorités. En misant sur la technologie et la concertation, ce projet pourrait transformer le visage du transport urbain dans la capitale et poser les bases d’une mobilité plus organisée et plus sécurisée.

LA RÉDACTION