3 October 2024
Société

Kisangani : Mesures drastiques pour le contrôle de la circulation nocturne des motos et des activités des bars

  • septembre 26, 2024
  • 4 min read
Kisangani : Mesures drastiques pour le contrôle de la circulation nocturne des motos et des activités des bars

Dans un effort concerté pour renforcer la sécurité et l’ordre public, la ville de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, vient d’instaurer des mesures rigoureuses concernant la circulation nocturne des motos et le fonctionnement des bars et buvettes. Ces mesures, annoncées par la Police Nationale Congolaise (PNC) dans un communiqué parvenu à notre rédaction, visent à lutter contre l’insécurité croissante et les délits nocturnes observés dans cette ville du nord-est de la République démocratique du Congo.

À partir de minuit (soit 22h00 GMT), la circulation des motos sur l’ensemble de la ville de Kisangani est formellement interdite. Cette décision, d’application immédiate, s’inscrit dans un cadre plus large de lutte contre la criminalité urbaine. « Toute personne qui se retrouvera sur une moto à des heures pareilles (minuit) sera considérée comme un criminel », stipule le communiqué signé par François KABEYA MAKOSA, commissaire provincial de la Police nationale congolaise de la Tshopo. Cette mesure, bien que stricte, a pour objectif de freiner les actes criminels souvent perpétrés à l’aide de motos, un moyen de transport prisé par certains malfaiteurs pour s’évader rapidement après leurs forfaits.

Parallèlement à cette interdiction de circulation, les bars et buvettes se voient également soumis à une restriction sévère : leur fermeture sera désormais obligatoire à partir de minuit. Cette disposition vise à contrôler les lieux de rassemblement souvent associés à des troubles de l’ordre public, en particulier lors des heures tardives. Le maintien de l’ordre et de la quiétude publique reste une priorité pour les autorités de Kisangani, qui souhaitent par ces mesures créer un environnement plus sécurisé pour les citoyens.

Dans ce même communiqué, une mise en garde ferme a été adressée aux agents de la PNC déployés à Kisangani. Le commissaire provincial a été clair : « tout policier qui sera accusé d’extorsion des biens des paisibles citoyens sera aussi assimilé au groupe des criminels ». Cette déclaration souligne la volonté des autorités de ne tolérer aucun abus de pouvoir au sein des forces de l’ordre, une pratique qui nuit gravement à la confiance des populations envers les institutions de sécurité.

Si certains habitants de Kisangani accueillent favorablement ces nouvelles mesures, espérant qu’elles contribueront à réduire le taux de criminalité, d’autres expriment leurs craintes quant aux impacts économiques, notamment pour les motocyclistes qui dépendent de leur activité pour subvenir à leurs besoins, ainsi que pour les propriétaires de bars qui voient dans ces restrictions une perte significative de revenus. Toutefois, les autorités locales rassurent que ces mesures sont temporaires et seront régulièrement réévaluées en fonction de l’évolution de la situation sécuritaire.

Ces décisions s’inscrivent dans une dynamique plus globale de lutte contre l’insécurité dans plusieurs grandes villes du pays, où les autorités locales, en concertation avec le gouvernement central, prennent des dispositions fermes pour assurer la sécurité des citoyens. La ville de Kisangani, malgré sa position stratégique et son dynamisme économique, n’est pas épargnée par les phénomènes d’insécurité qui minent le quotidien de nombreux Congolais. L’accent mis sur la discipline des forces de l’ordre et la coopération avec la population est un signal fort de la volonté des autorités de restaurer la paix sociale.

En somme, les mesures adoptées à Kisangani marquent un tournant dans la gestion de la sécurité urbaine, avec l’espoir que cette rigueur permettra de réduire significativement les délits nocturnes et les abus. Toutefois, il reste à voir si leur application stricte saura rétablir l’ordre tout en évitant les dérives et les frustrations des acteurs économiques locaux.

LA REDACTION

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