Le HCR en mission au Nord-Kivu : Évaluation de la situation humanitaire alarmante des déplacés internes et réfugiés

La province du Nord-Kivu, située dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), continue de faire face à une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent. En visite officielle dans cette région, Mme Ruvendrini Menikdiwela, assistante du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en charge de la protection, a été reçue jeudi en audience par le gouverneur militaire de la province, le général Peter CHIRIMWAMI. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une tournée visant à évaluer sur le terrain la réalité des déplacés internes et des réfugiés dans cette partie du pays en proie à de nombreux défis sécuritaires et sociaux.

Lors de son intervention, Mme Menikdiwela a précisé l’objectif principal de sa mission : “m’enquérir de la situation des réfugiés et des déplacés internes hébergés dans cette province“. Le Nord-Kivu, province lourdement touchée par les conflits armés, abrite actuellement plus de trois millions de déplacés internes et près de deux cent mille réfugiés, principalement originaires du Rwanda et du Burundi. Ces chiffres soulignent l’ampleur de la crise humanitaire qui y sévit, exacerbée par des années d’instabilité et de violences.

Le gouverneur Peter CHIRIMWAMI a profité de cette rencontre pour dresser un tableau détaillé des besoins humanitaires urgents auxquels fait face la province. Il a évoqué, entre autres, les questions de logement, de santé, de sécurité alimentaire, mais aussi les défis en matière de protection, en particulier pour les femmes et les enfants, souvent les premières victimes des déplacements forcés.

La visite de cette haute représentante du HCR met en lumière la nécessité d’une réponse internationale renforcée face à cette crise. Les infrastructures locales sont, en effet, insuffisantes pour répondre aux besoins colossaux de cette population vulnérable. Mme Menikdiwela a exprimé ses préoccupations quant à la capacité des autorités locales et des organisations humanitaires à gérer une situation aussi complexe sans un soutien accru de la communauté internationale.

Face à ces défis, le HCR s’engage à renforcer ses actions sur le terrain, notamment en matière de protection des droits fondamentaux des déplacés et réfugiés, mais également dans l’amélioration de l’accès aux services de base. Cette mission doit aussi permettre de coordonner davantage les interventions avec les autorités congolaises pour une meilleure efficacité dans la distribution de l’aide humanitaire.

La situation sécuritaire dans la province du Nord-Kivu reste extrêmement fragile, et les perspectives d’un retour à la normale pour les déplacés internes demeurent floues. Les tensions intercommunautaires, les affrontements entre groupes armés et les incursions de forces étrangères continuent de provoquer des déplacements massifs de population. Dans ce contexte, le retour volontaire des réfugiés et déplacés internes dans leurs régions d’origine apparaît comme un horizon lointain, malgré les efforts continus des acteurs humanitaires.

Les autorités congolaises et les partenaires internationaux, dont le HCR, réitèrent leur appel à la solidarité mondiale pour soutenir ces populations déplacées qui vivent dans des conditions extrêmement précaires. Un soutien financier, logistique et technique est indispensable pour répondre aux besoins urgents et à long terme des millions de personnes affectées par cette crise. L’implication des acteurs locaux est également cruciale pour la mise en œuvre de solutions durables.

La mission de Mme Menikdiwela dans cette région en difficulté rappelle l’urgence d’une action collective pour mettre fin à cette crise humanitaire qui, année après année, ne cesse de s’aggraver. La RDC, et plus particulièrement la province du Nord-Kivu, doit rester au centre des préoccupations internationales tant que des millions de vies continueront d’être menacées par la guerre et la pauvreté.

LA REDACTION