L’IGF renforce la surveillance des fonds de la Redevance Logistique Terrestre au profit de l’Onatra et de la SNCC
Dans une démarche visant à sécuriser et à optimiser l’utilisation des fonds publics, l’Inspection Générale des Finances (IGF) a récemment adressé une injonction formelle aux institutions bancaires de la République Démocratique du Congo. Cette directive met un accent particulier sur les fonds collectés à travers la Redevance Logistique Terrestre (RLT), lesquels sont destinés spécifiquement aux investissements dans les infrastructures ferroviaires et portuaires du pays. Les bénéficiaires principaux de ces fonds sont la Société commerciale des transports et des ports (Onatra) ainsi que la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC).
En effet, l’IGF exige des banques une vigilance accrue dans la gestion des comptes accueillant les ressources de la RLT. L’institution financière a ainsi demandé aux banques de veiller à ce que les décaissements soient strictement réservés aux dépenses d’investissement. « Il vous revient de prendre toutes les dispositions nécessaires pour vous assurer, avant d’actionner les comptes logeant les ressources de la RLT dans vos livres, que les ordres qui vous sont adressés à cet effet ne s’ouvrent que des dépenses d’investissement ou, moyennant production de l’autorisation requise, celles, exceptionnelles, de subvention d’équilibre à l’exploitation », peut-on lire dans la correspondance émanant de l’IGF.
La mise en place de ces mesures rigoureuses s’inscrit dans une volonté manifeste de garantir une meilleure gestion des fonds publics, souvent sujets à des détournements ou à des utilisations inappropriées. La Redevance Logistique Terrestre, en tant que source financière stratégique, doit contribuer au développement des infrastructures ferroviaires et portuaires, qui constituent des piliers fondamentaux pour le redressement économique du pays.
L’IGF, par cette instruction, entend prévenir toute tentative d’affectation de ces ressources à des dépenses non prioritaires ou non conformes aux objectifs initiaux de la RLT. Les dépenses de fonctionnement, qui sont souvent le théâtre d’abus, doivent être rigoureusement contrôlées et ne peuvent être couvertes que dans des cas exceptionnels, et sous autorisation expresse des autorités compétentes.
Il est important de rappeler que la Société commerciale des transports et des ports (Onatra) et la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) font face à des défis majeurs en termes de modernisation et de maintenance de leurs infrastructures. L’Onatra, qui gère les ports maritimes et fluviaux, ainsi que la SNCC, qui exploite le réseau ferroviaire national, souffrent d’un sous-investissement chronique depuis des décennies. L’afflux des fonds de la RLT est donc perçu comme une bouffée d’oxygène pour ces entreprises publiques stratégiques, dont la performance est cruciale pour la fluidité du commerce national et régional.
Les infrastructures ferroviaires et portuaires sont essentielles non seulement pour les échanges commerciaux intérieurs mais également pour les relations économiques de la RDC avec les pays voisins. Cependant, les retards dans l’exécution des projets d’investissements et la mauvaise gestion des ressources ont souvent freiné les avancées dans ce secteur.
En imposant des contrôles stricts sur les décaissements, l’IGF espère non seulement protéger les fonds alloués à la modernisation de ces infrastructures, mais aussi améliorer la transparence et la responsabilité dans la gestion des deniers publics. Ces mesures, si elles sont rigoureusement appliquées, devraient permettre d’éviter les dérapages qui ont jusqu’à présent plombé les performances de l’Onatra et de la SNCC.
En somme, cette décision de l’IGF marque un tournant décisif dans la manière dont les finances publiques sont gérées, notamment dans le cadre des projets d’investissement dans des secteurs névralgiques comme celui des transports. Reste à voir si les banques joueront pleinement leur rôle en s’assurant de la conformité des opérations financières avec les nouvelles directives.
LA REDACTION
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