Renforcement des Routes de Desserte Agricole : Une collaboration stratégique entre le Ministère du Développement Rural et la Banque Mondiale
Lors d’un entretien tenu vendredi à Kinshasa, les perspectives de collaboration entre le ministère du Développement rural de la République Démocratique du Congo (RDC) et la Banque mondiale ont été au centre des discussions. Cette rencontre, qui a réuni le ministre d’État en charge du Développement rural, MUHINDO NZANGI, et Albert Zeufack, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC, l’Angola, le Burundi, et le Sao Tomé et Principe, visait à explorer des solutions innovantes pour améliorer les infrastructures routières de desserte agricole, essentielles pour dynamiser l’économie rurale.
Au cœur des échanges, la question des routes de desserte agricole a été abordée comme un pilier fondamental du développement rural. En effet, ces infrastructures sont cruciales pour connecter les zones rurales aux marchés, facilitant ainsi l’écoulement des produits agricoles et contribuant à la réduction de la pauvreté. Albert Zeufack a rappelé que la Banque mondiale dispose déjà de « deux projets stratégiques dans notre portefeuille (…) qui travaillent sur les routes de desserte agricole », illustrant l’engagement de l’institution à appuyer la RDC dans ce secteur.
Cependant, le responsable de la Banque mondiale a souligné l’importance de lier ces routes aux infrastructures nationales : « Nous avons eu une conversation avec le ministre d’État en charge du Développement rural, MUHINDO NZANGI, notamment pour ce qui concerne le lien entre les routes de desserte agricole et l’investissement dans l’infrastructure sur les routes nationales sans lesquelles les routes de desserte agricole n’ont aucun impact sensible sur la vie de la population rurale », a-t-il précisé. Ce constat met en lumière la nécessité d’une approche intégrée pour maximiser l’impact des investissements dans les routes secondaires.
Au-delà des routes, la rencontre a également porté sur l’exploitation du potentiel fluvial navigable de la RDC. Avec son vaste réseau de rivières et de cours d’eau, le pays possède un atout naturel sous-exploité qui pourrait jouer un rôle clé dans le désenclavement des régions reculées. Les deux parties ont exploré la possibilité d’utiliser ces voies navigables comme un complément aux infrastructures routières pour améliorer l’accès aux marchés et réduire les coûts de transport des produits agricoles.
En intégrant des solutions fluviales dans la stratégie de développement rural, la RDC pourrait non seulement améliorer la connectivité des zones rurales mais aussi encourager des pratiques agricoles durables en facilitant l’accès aux intrants et aux innovations technologiques. Cette approche holistique s’inscrit dans les objectifs de la Banque mondiale de promouvoir un développement inclusif et résilient.
La collaboration entre le ministère du Développement rural et la Banque mondiale pourrait s’avérer décisive pour relever les défis structurels auxquels fait face le secteur agricole en RDC. En mettant l’accent sur une meilleure connectivité des zones rurales, les projets envisagés visent à transformer les chaînes de valeur agricole et à améliorer la qualité de vie des populations rurales. Cette synergie, si elle est mise en œuvre efficacement, pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire en RDC, en rendant les produits locaux plus compétitifs et accessibles sur les marchés nationaux et régionaux.
Les discussions engagées avec la Banque mondiale représentent une opportunité stratégique pour la RDC de repenser son modèle de développement rural en intégrant les routes de desserte agricole et les voies navigables comme des vecteurs clés de croissance économique et de développement social.
LA RÉDACTION
En savoir plus sur Le Colibri Presse
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.