La France appelle à une solution politique à la crise en RDC face à l’avancée du M23
Lors d’une intervention remarquée au Conseil de sécurité des Nations Unies, le représentant de la France a lancé un appel vibrant en faveur d’une solution politique durable à la crise qui secoue la République Démocratique du Congo (RDC). Face à la recrudescence des violences dans le Nord-Kivu et à l’avancée inquiétante du groupe armé M23, soutenu, selon plusieurs sources, par le Rwanda, la diplomatie française insiste sur la nécessité impérieuse d’un règlement pacifique.
La position de la France n’est pas seulement portée par des considérations diplomatiques classiques, mais relève d’une implication directe du Président Emmanuel Macron dans la recherche de la paix en Afrique centrale. Le représentant français a tenu à souligner l’engagement personnel du chef de l’État dans ce dossier épineux. « Le Président Macron suit de près l’évolution de la situation et continue de plaider pour un dialogue inclusif entre les parties prenantes afin de parvenir à une solution durable », a déclaré le diplomate français devant ses homologues.
Cette posture de la France fait écho à sa politique étrangère en Afrique, où elle se pose comme un acteur clé dans les efforts de stabilisation et de résolution des conflits. Depuis plusieurs mois, la situation sécuritaire dans l’est de la RDC s’est particulièrement détériorée, exacerbée par les incursions du M23 qui, malgré les appels répétés au cessez-le-feu, continue de progresser dans le Nord-Kivu, déstabilisant ainsi davantage cette région déjà fragilisée par des décennies de violences.
Le groupe rebelle M23, accusé par les autorités congolaises et les observateurs internationaux de recevoir un soutien militaire et logistique du Rwanda voisin, pose une menace de plus en plus grave à la sécurité régionale. Le soutien présumé de Kigali au M23 a ravivé les tensions entre la RDC et le Rwanda, au point d’engendrer une crise diplomatique d’envergure. Le gouvernement congolais a à plusieurs reprises accusé son voisin de déstabiliser délibérément la région en apportant son aide aux groupes armés.
Dans ce contexte, la France a réaffirmé son attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la RDC. « Il est crucial que la communauté internationale soutienne pleinement les efforts de Kinshasa pour restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire et pour mettre fin aux ingérences étrangères dans ses affaires internes », a martelé le représentant français lors de la séance onusienne.
Si la France plaide pour une solution politique, elle n’en oublie pas pour autant l’importance d’une approche régionale dans la résolution de la crise. Le rôle de l’Union africaine (UA) et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) est primordial, selon Paris, pour garantir une médiation efficace entre les différents acteurs impliqués. De plus, la diplomatie française insiste sur la nécessité de respecter les accords signés entre les parties prenantes, notamment l’accord-cadre d’Addis-Abeba qui avait pour but de stabiliser la région des Grands Lacs.
« Il est impératif que les États de la région, en particulier la RDC et le Rwanda, s’engagent dans un dialogue sincère et que les engagements pris dans les forums internationaux soient respectés afin d’éviter une escalade incontrôlable du conflit », a déclaré le diplomate français.
La persistance des violences perpétrées par le M23 dans le Nord-Kivu ne fait qu’aggraver la situation humanitaire déjà catastrophique dans cette région. Des milliers de civils ont été contraints de fuir leurs foyers, cherchant refuge dans des camps de déplacés surpeuplés où les conditions de vie sont extrêmement précaires. La France, par la voix de son représentant à l’ONU, a rappelé l’urgence d’apporter une assistance humanitaire accrue aux populations affectées et de protéger les civils pris dans l’étau des combats.
Par ailleurs, le Conseil de sécurité reste préoccupé par les risques d’extension du conflit à d’autres régions de l’Afrique centrale, avec la possibilité de voir émerger de nouveaux foyers de violence alimentés par la prolifération des armes légères et l’ingérence d’acteurs étrangers. C’est pourquoi la France exhorte la communauté internationale à intensifier les efforts diplomatiques pour stopper la spirale de violence.
Face à cette crise complexe, la France appelle l’ensemble des parties concernées à faire preuve de responsabilité et à privilégier la voie du dialogue pour sortir de l’impasse. Le représentant français à l’ONU a conclu en soulignant la nécessité d’une « solution politique, durable et inclusive, seule capable de ramener une paix véritable et de garantir le développement à long terme de la RDC ».
L’implication de la France dans cette crise témoigne de son engagement pour la stabilité en Afrique centrale et son rôle diplomatique dans la prévention des conflits. La situation reste cependant volatile, et il est impératif que les efforts internationaux soient intensifiés pour éviter un embrasement généralisé de la région.
LA RÉDACTION
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